Le Cavia porcellus

SON HISTOIRE

Le cobaye a été domestiqué à l'époque précolombienne, en élevant un cochon d'inde sauvage, cavia aperea. Le cobaye est toujours élevé traditionnellement dans les Andes pour sa chair, en particulier en Equateur, au Pérou et en Bolivie.

La façon dont ils sont venus à être considérés en tant que Porcs n'est pas exactement connue, mais les bruits qu'ils font ressemble à ceux des porcs aux oreilles de certaines personnes. On retrouve la dénomination du cobaye chez les anglais "Guinéa Pig", soit Cochon de Guinée ou cochon valant une guinée (ancienne monnaie anglaise qui représentait à l'époque une valeur importante). Chez les allemands, on les nomme Meerschweinchen voulant dire littéralement "petit cochon de mer", comprendre qui a "voyagé par bateau". Les russes les appellent "Morskaja swinka" voulant dire aussi "petit cochon de mer". En néerlandais, on dira Guinees biggetje, soit porcelet de Guinée et en espagnol, "conejillo de Indias" soit petit lapin des Indes.

Voici des photos de cobayes vivant à l'état sauvage au Pérou et au Chili :

 

SA PHYSIOLOGIE

Le cobaye ainsi que le chinchilla et l’octodon appartiennent tous les trois au même sous ordre des rongeurs : les caviomorphes. Ils ont en commun les caractéristiques suivantes : ce sont des espèces originaires des hauts plateaux désertiques andins, ils présentent une longue durée de gestation par rapport aux autres rongeurs et leurs nouveaux nés sont couverts de poils, ont les yeux ouverts et sont nidifuges. Egalement, les incisives, molaires et prémolaires sont à croissance continue et ils pratiquent la caecotrophie ().

 

*       La longévité moyenne du cobaye est de 4 à 8 ans.

*          Son poids moyen est de 500 à 1200 g pour un mâle et de 700 à 900 g pour une femelle.

*       La longueur moyenne du corps est de 20 à 25 cm.

*           Le cobaye a 4 doigts antérieurs et 3 doigts postérieurs.

*           En particularité, on note une zone d’alopécie physiologique derrière chaque oreille.

*            Leur température corporelle se situe entre 37 et 38°C, leur fréquence respiratoire est de 100 et leur rythme cardiaque de 250 battements par minute.

*       Son mode de vie à l’état naturel : il est diurne, son comportement social est défini par une vie en colonies de 8 à 10 individus, le mâle étant dominant. Il n’hiberne pas.

*       La maturité sexuelle est de 10 semaines pour le mâle et de 6 semaines pour la femelle. Il n’y a pas de saison sexuelle, le cobaye peut se reproduire toute l’année. Le cycle de la femelle est de 15 à 17 jours polyestrien. La durée de gestation est de 59 à 72 jours.

*       La femelle n’a qu’une seule paire de mamelles et porte en moyenne 3 à 4 petits. Leur poids à la naissance est de 60 à 110 grammes et le sevrage se réalise entre 2 et 4 semaines.

*       Le cobaye pousse des cris d’intensités différentes pour exprimer la joie, la faim, l’intérêt, la crainte… On parle aussi du chant du cobaye qu’il est possible de découvrir sur la vidéo dont voici le lien : http://www.youtube.com/watch?v=IbdMoPiqr1Y

 

SON ALIMENTATION

Le cobaye est un herbivore strict. Son tube digestif est très long (environ 2 m 50 !) et son transit digestif est lent. Il est adapté à  la digestion d’aliments peu énergétiques et très riches en cellulose. Il boit environ 100 à 300 ml par jour.

Le cobaye, comme l’homme, ne possède pas l’enzyme nécessaire à la synthèse de sa propre vitamine C. La carence en vitamine C est responsable rapidement d’affections dentaires, musculaires et cutanées. Ses besoins quotidiens sont de 15 à 20 mg/hg et ils sont doublés en cas de maladie ou de gestation.

Un régime correct pour un cobaye doit comprendre tous les jours :

-        3 à 4 cuillerées à soupe de granulés uniquement. Le mélange de graines ne correspond pas à ses besoins alimentaires et cause des méfaits sur ses dents et son appareil digestif (il ne mangera que les graines molles). Le mélange coûte moins cher mais vous observerez du gaspillage et à plus ou moins long terme des problèmes de santé.  :

                                     Extrudés

Attention ! La quantité de vitamines C, E et D varient fortement selon les marques même s'il est marqué en gros sur l'emballage "vit c". Afin de garantir la dose journalière de vitamine C à votre animal, je vous conseille tout simplement de lui donner des légumes tous les jours, seule source sûre de vitamine C dans laquelle vous êtes assuré qu'il trouvera ce qu'il lui faut. 

Les extrudés dans les animaleries ne contiennent pas suffisamment de vitamine C, vous devez donc nécessairement les accompagner de légumes . Toutefois, les commandes sur Internet restent possibles (Zooplus, rongeurs boutique) ou directement chez votre vétérinaire en boîte d’un kilo si vous n’avez pas beaucoup de cobayes. Les marques recommandées sont les suivantes : RONGIS ou CAVIA DUO (animalerie ou chez le véto dans les Landes), TIMA C (www.zooplus.fr), HAMIFORM (en animalerie à Dax et à Saint Pierre du Mont chez Baobab).

Si le coût des extrudés recommandés vous semblent trop élevé, vous avez la possibilité de donner à votre animal des extrudés pour lapin auxquels vous devez obligatoirement ajouter des légumes tous les jours.

 

-       Une distribution de verdure ou de légumes (lavés et séchés pour éviter la contamination par la yersiniose, à température ambiante car les légumes fermentés ou servis trop froids peuvent déclencher des troubles digestifs).

légumes

-       Du foin de bonne qualité à volonté à donner tous les jours pour son transit,

-       De l’eau fraiche et propre.

 

Le cobaye grignote en permanence. Le régime du jeune cobaye doit être aussi varié que possible car c’est pendant son jeune âge qu’il fixe ses habitudes alimentaires et elles sont difficiles à changer par la suite.

Astuce : il est possible de cueillir des branches d’ortie et de les laisser sécher tête en bas. Les feuilles séchées pourront alors être mélangées au foin. Il est possible également de semer des pissenlits, une plante qui pousse très bien dans un potager ou en jardinière. Enfin, pensez à récupérer dans les champs quelques épis de maïs non traités en septembre que vous stockerez dans un endroit sec pour l’hiver après avoir enlevé les fanes, les cobayes en raffolent et s'usent les dents avec !. 

 

ETHOLOGIE

Comme l'homme, le cobaye aime bien vivre avec ses congénères. Imaginez vous toujours seul, sans personne avec qui discuter ou partager quoi que ce soit...

Le cobaye est un animal qui vit en groupe dans la nature. Ce n'est pas parce qu'il est domestiqué qu'il a perdu cette faculté ou qu'elle lui est moins nécessaire. Contrairement à ce que l'on peut penser, ce fait n'est pas un argument de vente de l'éleveur qui propose en effet l'achat de deux cobayes au lieu d'un. La vie à deux ou à plusieurs si ce sont des femelles va garantir le bon développement du cobaye qui aime entrer en contact avec l'autre.

Les éthologistes ont pu observer le contact bucco buccal. Ce comportement apparaît chez le jeune âgé de quelques jours, et ce en direction de sa mère.

"Un autre comportement semble important, c'est celui du toilettage mutuel. En effet, à l'instar des oiseaux, des anthropoïdes et de bien d'autres animaux, les Cobayes se nettoient mutuellement la tête en se mordillant les poils inaccessibles par l'individu lui-même tels les coins de la bouche, le tour d'œil, des oreilles. Mais on peut remarquer que les dents ont un rôle très secondaire dans le toilettage de ces parties. Ainsi, les lèvres seules peuvent servir à cet effet. Dès lors, et si l'on se rappelle ce que j'ai déjà écrit sur le rôle des lèvres de notre animal, on comprend pourquoi le Cobaye aime qu'on le caresse derrière les oreilles et sur le front et pourquoi il dresse alors la tète et entrouvre ses lèvres. Il cherche à vous identifier et croit que vous êtes un congénère en train de le toiletter. " in l'éthologie du cavia porcellus" de S.Boucher.

Les cobayes aiment dormir ensemble :

 

Les cobayes passent une bonne partie de la journée à "discuter". La présence d'un congénère le pousse à utiliser tout son registre sonore  pour exprimer sa joie, sa crainte, etc. :

Ninaet Moutone

Enfin, le cobaye vivant au moins à deux a un comportement différent avec son adoptant, il est plus curieux, dynamique, bref "bien dans sa peau" !

 

LE SEXAGE ET LE COMPORTEMENT SEXUEL

 

LA GESTATION ET LA MISE BAS

Ici des bébés évoluant chacun dans leur sac amniotique et l'échographie d"un foetus cobaye.

Ci-dessous la radio d'une femelle non gestante et celle d'une femelle gestante de plusieurs semaines. Durant la gestation, la femelle voit son poids augmenter de 300 à 500 grammes.

     

 

LES DIFFERENTES RACES ET QUELQUES NOTIONS DE GENETIQUE

 

LES PATHOLOGIES LES PLUS FREQUENTES

La carence en vitamine C est fréquente,

-       L’anorexie souvent liée à une malocclusion ou à une stase digestive,

-       Les infections pulmonaires,

-       Les maladies de peau,

-       La dystocie liée à la perte de l’élasticité de la symphyse pubienne en cas de reproduction tardive de la femelle,

 

Les troubles métaboliques :

 

L’inappétence est un motif fréquent de consultation chez le cobaye mais les causes peuvent être multiples. Au-delà de 2 ou 3 jours, une lipidose hépatique s’installe mettant le pronostic vital en jeu, particulièrement si le cobaye est obèse. Le cobaye étant un animal qui ne lutte pas et refuse de s’alimenter quand il est malade, il est indispensable de le nourrir de force avec de la compote ou de la purée de légumes administrées à la seringue.

 

La carence en vitamine C se manifeste chez le jeune cobaye par une paralysie du train arrière. En réalité, il n’est pas paralysé mais il répugne à se déplacer car les articulations de ses membres postérieurs sont gonflées et douloureuses. Les dents se déchaussent et l’ouverture de la bouche est douloureuse. Une déficience en vitamine C dans la ration et en 10 ou 15 jours ces premiers symptômes apparaissent.

 

Chez l’adulte, on observe des cobayes léthargiques, anorexiques avec des écoulements oculaires et nasaux. Les scelles sont molles et malodorantes par la suite d’une déficience en acides biliaires. Les malocclusions dentaires et les pododermatites sont aussi des signes de cette carence. En traitement, il suffit d’administrer de la vitamine C en pipette directement dans la bouche pendant 7 jours et de revoir le régime alimentaire. La vitamine C absorbée persiste pendant 4 jours dans l’organisme.

 

La carence en vitamine E est rare car les aliments préparés pour les cobayes en sont en général assez supplémentés. Elle s’exprime par des douleurs musculaires et des troubles de la reproduction (infertilité, avortement).

 

La malocclusion est une affection très courante chez le cobaye. Les dents poussent et empêchent la bouche de se fermer correctement, ce qui fait que l’animal cherche à manger mais lâche sa nourriture car il ne peut pas l’avaler.

 

Le traitement consiste en l’abrasion des couronnes dentaires jusqu’à la gencive. Les suites opératoires nécessitent une hospitalisation car le cobaye ne peut plus s’alimenter seul pendant quelques jours. Les muscles masticateurs, longtemps étirés du fait de l’élongation des dents, restent douloureux pendant une dizaine de jours après l’abrasion dentaire : malgré l’administration d’antalgique, le cobaye peut refuser la nourriture pendant quelques jours.

 

L’étiologie de cette affection est vraisemblablement plurifactorielle : prédisposition génétique, nourriture carencée en vitamine C, abrasion insuffisante des dents par un régime trop riche en granulés et trop pauvre en fibres.

 

Les symptômes peuvent être discrets : anorexie, écoulement salivaire anormal autour de la bouche. Très souvent, on note un écoulement salivaire anormal autour de la bouche. Parfois, la mâchoire inférieure peut sembler luxée car l’élongation des couronnes dentaires a pour effet de décaler le maxillaire inférieur vers l’avant.

 

La cavité buccale du cobaye est physiologiquement encombrée de débris alimentaires qui peuvent rendre la visualisation des dents difficile. Après nettoyage au sérum physiologique, on inspecte l’arcade dentaire supérieure en recherchant la formation de pointes dentaires vulnérantes dans la muqueuse jugale, et l’arcade dentaire inférieure en recherchant une pousse excessive des molaires au-dessus de la langue, pouvant parfois former un véritable pont. Le traitement nécessite l’abrasion des couronnes dentaires avec un petit moteur dentaire, suivie d’une hospitalisation de quelques jours indispensable pour réalimenter de force l’animal et le réhydrater.

 

La pneumologie :

 

Les cobayes sont très sensibles aux infections respiratoires causées par Bordetella bronchiseptica et streptococcus pneumoniae. Le lapin, avec qui, on fait souvent cohabiter le cobaye, est très fréquemment porteur sain de Bordetella. Le pronostic est toujours réservé, le traitement est long et pas toujours efficace. Les symptômes sont : anorexie, dyspnée, jetage nasal et oculaire. Les germes provoquent une brochopneumonie purulente avec une colonisation fréquente de la bulle tympanique, responsable de toriticolis. On note également des avortements et des métrites.

 

Le vétérinaire peut utiliser des antibiotiques comme l’oxytétracycline, la tétracycline, les fluoroquinolones (marbofloxacine), l’association sulfamide-triméthoprime ou encore la tylosine. Traiter 15 jours au minimum en associant l’aérosolthérapie et en forçant le cobaye à se nourrir et à shydrater.

  

La dermatologie :

 

La présence d’un glandion rétromandibulaire contenant un pus épais est un motif de consultation fréquent chez le cobaye. L’infection est le plus souvent causée par streptococcus zooepidemicus, germe normalement présent dans les cavités nasales et les conjonctives de l’animal. La pénétration du germe se réalise à la faveur de lésions de la muqueuse provoquées par une malocclusion dentaire, une nourriture trop abrasive, ou une morsure. Le stress est un facteur déclenchant

  

Astuce : contre les poux, vous pouvez utiliser la poudre CARBYL en saupoudrant ses poils. Le cobaye pourra faire sa toilette sans que cela nuise à sa santé. Vous avez également un traitement plus naturel contre les parasites, en utilisant de l’huile essentielle de margousier que vous diluez dans 3 fois son volume d’huile de base, massez toute la surface du corps, laisser reposer 24 heures et faites un bon shampooing en répétant l’opération une semaine plus tard. Contre la gale (perte de poils avec des croutes noires), vous pouvez utiliser du STRONGHOLD ou ADVOCATE sous forme de pipette pour chaton ou chat de moins de 4 kilos (1 goutte pour 200 grammes de poids) à verser sur la peau (derrière les oreilles par exemple) – Ne pas masser. Contre la perte de poils, souvent pendant la gestation et la mise bas, en raison d’un manque de sélénium, vous pouvez utiliser PILODERM, quelques gouttes pendant une quinzaine de jours. Enfin contre la teigne, dont la particularité est la perte de poils en forme circulaire, appliquez pendant plusieurs jours la crème ECONAZOL vendue en pharmacie sur la peau en faisant bien attention de ne pas en appliquer sur les yeux et le museau du cobaye.

 

Il arrive parfois que les mouches pondent leurs œufs dans l’anus du cobaye âgé, les larves de mouche se développent et se multiplient rapidement jusqu’à en recouvrir l’animal. Ce scénario catastrophique peut être évité en tamponnant généreuse son derrière avec de l’huile essentielle de schénanthe, de lavande ou de citronnelle, qui se révèlent des produits insectifuges efficaces et non toxiques.

 

Voici un lien qui vous renvoie sur le site de l'élevage au cobaye calin, qui vous montre en photos les différents aspects que prennent les mycoses, gale et teigne...Cela vous permettra de vous faire une première idée de ce dont est atteint votre cobaye :  

http://www.cobayecalin.com/RSKGal/css/maladies.html#ggale

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




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